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La jeunesse de Thây

Traduction libre d’un enseignement de Thich Nhat Hanh du 28 juillet 1998.

1. Quand j’étais un petit enfant, à l’âge de 7 ou 8 ans, il m’arriva de voir un dessin de Bouddha sur la couverture d’un magazine. Le Bouddha était assis dans l’herbe, très paisible, très beau, et j’ai été très impressionné. L’artiste avait dû avoir beaucoup de paix en lui ; aussi quand il dessina le Bouddha, le Bouddha était très paisible. Regarder le dessin du Bouddha me rendit heureux, parce que les gens autour de moi n’étaient pas très calmes, ou très heureux. Quand je vis le dessin du Bouddha, je fus très impressionné, et j’eus soudain l’idée de vouloir devenir quelqu’un comme lui, quelqu’un qui pourrait s’assoir, très calmement et très paisiblement. Je crois que c’était la première fois que je manifestais l’envie de devenir moine, mais je ne savais pas encore que c’était cela.

Je voulais être comme le Bouddha. Vous savez que le Bouddha n’est pas un Dieu, le Bouddha était juste un être humain, comme nous, et il a beaucoup souffert dans son adolescence. Il vit la souffrance dans son royaume, il vit comment son père, le roi Suddhodana, essayait durement de faire en sorte qu’il y ait moins de souffrance ; mais il semblait impuissant. Aussi la voie politique ne lui parut pas être la plus efficace. En tant qu’adolescent, Siddhârta essayait de trouver un moyen d’échapper à la souffrance. Il était toujours en recherche d’un moyen. je pense maintenant que beaucoup de jeunes agissent aussi comme le jeune Siddhârta; vous regardez autour de vous, vous ne voyez rien de vraiment beau, vraiment bon, vraiment véridique, aussi vous êtes dans la confusion. Vous êtes en recherche, et vous recherchez ardemment si il y a quelque chose de vraiment beau, de vraiment bon, de réellement vrai, à adopter et à suivre.

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J’étais très jeune et je n’avais pas encore ce genre de sentiment C’est pourquoi, quand je vis le dessin du Bouddha, je fus si heureux. Je voulais être comme lui. Et il était dit que si vous pratiquiez bien, vous pouviez être comme Bouddha. Le Bouddha n’est pas un Dieu; il est juste un être humain comme nous. Toute personne qui est paisible, aimante et compréhensive, peut être appelée Bouddha. Il y a eu de nombreux Bouddhas dans le passé, il y a des bouddhas dans le moment présent, et il y aura de nombreux bouddhas dans le futur. Bouddha n’est pas le nom de quelqu’un ; Bouddha est juste un nom commun pour désigner quelqu’un qui a atteint un haut niveau de paix, qui a atteint un haut niveau de compréhension et de compassion.

2. Quand j’avais environ onze ans, je suis allé pique-niquer à la montagne de Na Son, avec plusieurs centaines de garçons et de filles de mon école. J’étais très excité à propos de ce pique-nique, parce que j’avais appris que nous allions grimper jusqu’au sommet de la montagne Na Son, où se trouvait un moine qui vivait en ermite et pratiquait dans le but de devenir un Bouddha. J’avais déjà pique-niqué, mais celui-là était très spécial, parce que je savais que si je grimpais jusqu’au sommet de la montagne, je verrais l’ermite, je verrais quelqu’un qui a pratiqué dans le but de devenir comme le Bouddha. Donc, cela a été mon espoir secret, que d’être capable de rencontrer l’ermite. Un ermite est quelqu’un qui pratique seul, qui ne veut pas être dérangé, et qui veut consacrer tout son temps à la pratique.

A cette époque je ne connaissais rien au sujet de la respiration consciente, ou de la marche consciente. Je ne savais pas ce qu’était la méditation marchée. Nous avons organisé des équipes de cinq garçons, et nous avons apporté avec nous quelques bouteilles d’eau bouillie, et des boulettes de riz. Nous avons pressé le riz cuit en forme de pain, et il était si compact que vous auriez pu le couper en tranches, le manger avec des graines de sésame, l’écraser avec des cacahuètes grillées, avec un peu de sel. Je crois que nous allons organiser ce genre de pique-nique un jour au Village des Pruniers – juste des tranches de riz, à manger avec des graines de sésame -, c’est vraiment délicieux. Comme je ne savais pas pratiquer la marche méditative, nous avons grimpé aussi vite que possible. Nous étions très fatigués. Nous étions à peine parvenus à mi-chemin du somme,t que nous étions épuisés, et la pire des choses était que nous avions bu toute notre eau. Nous avions vraiment soif. Aussi nous avons fait de notre mieux, et nous sommes arrivés au sommet, épuisés et assoiffés. Et on nous a donné l’ordre de préparer notre pique-nique.

Je ne faisais pas très attention à la nourriture. Je voulais m’en aller et chercher l’ermite. Mais je fus extrêmement déçu – quelqu’un me dit que l’ermite n’était pas là. Imaginez ma déception ! Un ermite est quelqu’un qui veut être seul dans sa cabane. Imaginez…Il avait appris que trois cent ou quatre cent enfants allaient arriver ! Donc il avait dû partir quelque part et se cacher. Je croyais que l’ ermite était encore quelque part dans les bois et que si je m’aventurais à l’intérieur, je pourrais avoir la chance de le voir et de lui parler. Donc, je laissais mes amis, mes copains, là, et je partis seul dans la forêt. La forêt était vaste et il y avait très peu de chances de rencontrer quelqu’un qui voulait s’y cacher.

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3. Une minute après être arrivé dans la forêt, je commençais à entendre le son de gouttelettes d’eau. Le son était si clair, si joli, comme le son d’un piano. Cela était si intéressant, que j’essayais d’aller dans la direction du son. Et très vite, je découvris un beau puits naturel, fait de blocs de pierres. L’eau était très haute, et quand je la vis, si claire, si rafraichissante, je fus si heureux, parce que j’avais tellement soif. Voir l’eau était quelque chose de merveilleux. Je m’approchais donc du puits, regardais en bas, et je pus voir chaque détail à la surface du puits. L’eau était si claire. J’ai utilisé ma main comme une tasse et j’ai bu de l’eau. Elle était tellement délicieuse, et je ne peux vous décrire combien elle était délicieuse. Je n’avais jamais bu quelque chose comme cela. Croyez moi, c’était bien meilleur que du Coca-Cola, même du Coca-Cola avec de la glace.

Après avoir bu l’eau du puits, je me sentis complètement satisfait. A cette époque, je ne pouvais décrire ma sensation, mais maintenant que j’y pense, je peux décrire celle-ci : c’était la sensation d’être complètement satisfait, quand vous n’avez plus aucun désir, même le désir de rencontrer l’ermite.

Très étrange… Pourquoi ? Parce que, à ce moment là, en tant qu’enfant, je croyais que l’ermite s’était transformé en puits de telle façon que je pouvais pas le rencontrer en personne. Aussi, je me suis senti très privilégié ; je sentais que j’étais le seul à avoir l’opportunité de rencontrer l’ermite. Ensuite, je me suis assis très près des pierres, et je me suis allongé et j’ai regardé le ciel. Le ciel était très bleu. Je me rappelle avoir vu des feuilles d’une branche qui était proche, suspendues dans le ciel. Une minute après, je tombais dans un profond sommeil.

Je ne sais pas combien de temps j’ai pu dormir , mais le sommeil avait dû être très profond, parce que quand je me réveillais, je ne savais plus où j’étais. Il fallut que je regarde autour de moi pour réaliser que j’étais au sommet de la montagne Na son. L’espace était si spécial, les circonstances aussi : et moi seul, dans cet espace, pouvais assister à cette merveilleuse rencontre avec un ermite qui avait pris la forme d’un puits. Je ne voulais pas quitter le puits. Je voulais rester là, debout; mais je me rappelais que mes amis devaient m’attendre. J’avais soudain disparu, et cela pouvait les inquiéter. Aussi, je dus quitter le puits naturel avec beaucoup de regrets. Sur le chemin du retour, une phrase me vint soudain à l’esprit, non pas en vietnamien, mais en français:  » J’avais gouté l’eau la plus merveilleuse du monde. » Cette eau pouvait être le symbole d’une expérience spirituelle.

Quand je retrouvais mes amis, ceux-ci me demandèrent où est-ce que j’avais été. Je ne répondis rien. Je ne leur ai rien dit. Je ne sais pourquoi. Il me semble que je voulais garder cet évènement comme quelque chose de sacré, que je ne voulais pas partager. J’avais l’impression que si je le leur racontais, je perdrais quelque chose. Voilà pourquoi je ne fus pas bavard du tout, cet après midi là. Vous savez, ma première expérience avec un Bouddha fut de voir un dessin sur la couverture d’un magazine bouddhiste, de quelqu’un assis dans l’herbe, très paisiblement. Ma seconde rencontre avec le Bouddha s’est passé au sommet de la montagne Na Son, en buvant l’eau de ce puits naturel. Plus tard, quand j’ai eu douze ans, j’ai pris la décision de demander à ma mère et à mon père la permission de devenir moine, et j’ai gardé ce secret pendant de nombreuses années. Et ce fut environ, à seize ans, que je formulais ma demande auprès d’eux, et j’ai eu beaucoup de chance que mes parents aient accepté.

Je vous ai raconté que Siddhârta, avant de devenir un Bouddha, avait beaucoup souffert dans sa jeunesse, dans son adolescence. Il cherchait profondément une voie pour apporter le bonheur tant à lui même qu’aux personnes de son entourage, une voie susceptible de le transformer, de réduire les nombreuses souffrances qu’il percevait en lui et autour de lui.

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Je sais que les jeunes gens peuvent être confus de temps en temps. Je les comprends. Je sais qu’en regardant autour d’eux, ils ne peuvent pas voir quelque chose de beau, quelque chose de vraiment vrai, ou de bon à suivre. Votre ressenti est comme le ressenti de Siddhârta Gautama avant qu’il ne devienne le Bouddha. Cette sorte de quête est légitime. Il est très dur d’être là quand vous ne pouvez pas voir quelque chose de vraiment beau, de vraiment bon. Aussi beaucoup de jeunes gens à notre époque ne savent pas quoi faire de leur vie, juste parce qu’ils ne vient aucun sens à leurs vies. C’est pourquoi ils vivent d’une façon qui peut les détruire, aussi bien physiquement que mentalement. Je voudrais inviter les jeunes gens à s’informer sur la jeunesse du Bouddha, comme une personne à la recherche d’un sens à donner à sa vie. Le Bouddha a pratiqué, obtenu la compréhension, et avec cette compréhension et la compassion, il a passé quarante cinq ans à aider les personnes de son époque, et après sa mort il a continué à nous aider. Beaucoup de gens aujourd’hui se considèrent comme des étudiants du Bouddha, pratiquant de telle façon que la compréhension et la compassion naissent dans leurs cœurs. Quand vous disposez de la compréhension et de la compassion dans votre cœur, votre vie a un sens. Vous pouvez faire part de votre expérience auprès de tous êtres humains autour de vous, et vous savez que vous pouvez faire quelque chose, que vous pouvez aider à soulager la souffrance autour de vous.

Hier j’ai été sollicité par un magazine d’Amérique du Nord. Je ne sais pas si vous connaissez ce magazine appelé  » Self « . Arnie dit que la diffusion de ce magazine est très large: chaque mois, sont imprimés 1 100 000 exemplaires. Il voulaient que j’écrive quelque chose sur la liberté. Ils ont demandé  » Thay, pensez-vous que la véritable liberté puisse être possible quand la souffrance continue d’être tout autour de nous? Est-il possible d’être vraiment libre quand tant de souffrance existe autour de nous?  » J’ai écrit environ dix lignes, et j’ai dit que la souffrance fait partie de la vie, et que la souffrance a un rôle a joué dans la vie, car c’est seulement dans le contexte de la souffrance que nous pouvons identifier le bonheur et le bien être. Si vous n’avez pas souffert, vous ne pouvez pas avoir la chance de faire l’expérience du bonheur et du bien être. Aussi souffrir, est quelque chose qui peut vous aider à identifier le bonheur et le bien être. Si vous n’avez jamais eu faim, vous ne pouvez jamais faire l’expérience de la joie d’avoir quelque chose à manger. Si vous n’avez jamais été éloigné de l’être aimé, vous ne pouvez pas dissiper de nombreuses souffrances en vous et autour de vous. Si vous pratiquez l’enseignement de votre tradition spirituelle, vous serez capable de développer la compréhension et la compassion en vous, et le niveau de liberté que vous appréciez pourra être mesuré à celui de votre compréhension et compassion dans votre cœur. Si vous avez plus de compréhension et de compassion, alors votre liberté sera plus grande. Avec la compréhension et la compassion qui est en vous, vous pouvez toujours aider à soulager la souffrance autour de vous. A cause de cela, vous n’avez plus peur de souffrir. Vous ne vous autorisez plus à vous noyer dans un océan de souffrance; vous n’autorisez plus la souffrance à vous submerger, parce que vous savez déjà comment la transformer. Ce sourire est né de la prise de conscience que votre souffrance est là, mais vous pouvez faire quelque chose, vous pouvez faire quelque chose pour diminuer la souffrance autour de vous, chaque jour, chaque heure. Voilà pourquoi notre liberté est possible. J’insiste sur le fait que le degré de liberté que vous appréciez dépend du degré de compréhension et de compassion que vous avez dans votre cœur.

Je voudrais dire aux jeunes personnes qu’il existe des moyens de vivre votre vie de façon à apporter plus de compréhension et de compassion dans votre cœur. La compréhension et la compassion sont des choses vraiment belles. Si vous regardez profondément en vous et autour de vous, vous verrez que les graines de la compréhension et compassion sont en chaque personne, et si vous savez comment pratiquer la voie de la conscience vivante, alors vous serez capable de générer l’énergie de la compréhension et de la compassion en vous-mêmes. Nous pouvons reconnaître ce qui est beau, ce qui est vrai, ce qui est bon, en nous et autour de nous, et nos vies soudainement prennent sens. Vous êtes ici pour aider, pour supprimer la souffrance, et apporter la joie dans votre vie quotidienne. Si vous avez un but, un sens à votre vie, vous saurez comment vous protéger, comment protéger votre corps, comment protéger votre esprit de la destruction qui arrive autour de vous. Votre vie, votre corps, et votre conscience deviendront instruments de paix, de compassion, et quand vous vous protégez vous-même, quand vous protégez votre corps et votre esprit, vous aidez à protéger chacun de nous. Vous protégez vos enfants, vous protégez vos ancêtres ; et c’est pourquoi j’aimerais dire aux jeunes personnes aujourd’hui que les racines de la bonté, que les racines de la beauté, que les racines de la vérité sont en nous. Si vous savez pratiquer la conscience vivante, alors vous pourrez accéder à ces éléments merveilleux qui sont en nous, et vous serez comme Siddhârta Gautama, vous verrez le chemin à suivre, le chemin de la compréhension, le chemin de la paix, qui peut vous aidez à réduire la souffrance dans le monde chaque jour.

4. J’ai rencontré mon ermite sous la forme d’un puits. Vous pouvez aussi rencontrer votre ermite, mais vous pourriez ne pas l’avoir reconnu. Votre ermite pourrait être sous la forme d’un arbre, d’un rocher, d’une personne. Je pense que le moment où nous rencontrons l’ermite de notre vie, nous transforme, nous permet de savoir où aller. Cela a été mon cas – quand j’ai rencontré mon ermite, j’ai su où je devais aller. C’est pourquoi j’ai demandé l’autorisation à mes parents de devenir moine. Devenir moine est juste un chemin; il y a bien d’autres chemins qui sont aussi beaux. Aussi je souhaite que chacun d’entre vous, soit en mesure de rencontrer son ermite très prochainement. Et vous devez être très attentif pour ne pas le manquer, car vous pourriez le rencontrer, et ne pas le reconnaître. L’ermite peut vous apparaître à n’importe quel moment. Mais si vous êtes conscient, si vous êtes attentif, quand votre ermite apparaît, vous êtes capable de le reconnaître immédiatement. Ce serait une joie pour moi, si un jour vous rencontrez l’ermite, que de m’écrire  » Thay, aujourd’hui j’ai rencontré mon ermite, et je suis très heureux, je sais où aller maintenant « . N’oubliez pas de faire cela.

Le Bouddha a dit que chacun de nous a une île intérieure, une île de paix et de stabilité, et nous devrions pratiquer pour profiter de l’existence de cette île à l’intérieur. A quatre vingts ans, le Bouddha savait qu’il allait mourir dans quelques mois, et il savait que ses disciples allaient lui manquer. Durant les six derniers mois, aux alentours de la ville de Vaísali, il prit l’habitude de parler aux moines et aux nonnes au sujet de la prise de refuge en soi-même. L’expression est Atadipa. « Ata » signifie « moi » et « Dipa » signifie « île ». Quand vous retournez à votre île intérieure, vous expérimentez la paix et la stabilité. Le Bouddha est là, le Dharma est là, et la Sangha est là.

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Nous pouvons décrire le Bouddha, le Dharma, la Sangha, comme des formes d’énergie. La Pleine Conscience est cette sorte d’énergie qui nous aide à être réellement là dans le moment présent, corps et esprit unifiés. La Pleine Conscience est cette sorte d’énergie qui nous aide à toucher la vie profondément dans le moment présent. Bouddha est ma Pleine Conscience, rayonnante ici, rayonnante loin. Aussi quand l’énergie de la Pleine conscience est présente en vous, le Bouddha est présent, la lumière est là. Avec la Pleine Conscience, vous pouvez voir les situations plus clairement, et vous savez exactement ce que vous devez ou non faire. Nous savons que la pratique de la respiration en conscience peut maintenir votre pleine conscience vivante aussi longtemps que vous le souhaitez. Mais la pratique de la méditation marchée peut aussi maintenir votre pleine conscience vivante aussi longtemps que vous le souhaitez. Aussi vous pourriez aimer garder Bouddha avec vous, l’inviter à rester avec vous aussi longtemps que vous le souhaitez, par la pratique de la respiration consciente, de la marche consciente, de l’assise consciente. Car c’est une énergie qui vous protège. Bouddha n’est pas une idée abstraite, Bouddha est quelque chose de très réel. Votre nature de Bouddha est votre capacité d’être conscient, calme et concentré. Aussi, vous avez confiance en Bouddha, car vous savez que vous êtes en mesure de générer l’énergie de la pleine conscience en vous. Qu’est ce qui fait un Bouddha être un Bouddha, c’est l’énergie de la pleine conscience. La Pleine Conscience porte en elle l’énergie de la concentration calme, et si la pleine conscience est présente assez longtemps, la vision profonde naît . C’est pourquoi la pleine conscience, la concentration et la vision profonde vont ensemble. Aussi, dans votre île, vous avez le Bouddha. Visualiser une belle île en vous, avec de beaux arbres, des ruisseaux d’eau claire, des oiseaux, tous vos ancêtres, tous vos ancêtres spirituels, et vous pouvez rencontrer le Bouddha, vous pouvez prendre la main du Bouddha, et marcher sur cette île. C’est possible. Quand vous êtes conscient vous êtes un Bouddha en même temps. Prendre la main du Bouddha et marcher est quelque chose que vous pouvez faire tous les jours. Etre une île en soi-même.  » Comme une île en moi-même, Bouddha est ma pleine conscience, lumineuse ici, lumineuse au loin. Dharma est ma respiration, protégeant corps et esprit. »

Le Dharma est là dans cette île et je peux toucher profondément le Dharma en moi. Non pas le Dharma comme un discours, comme un livre, mais le Dharma vivant; car lorsque vous pratiquez la respiration consciente, vous générez le Dharma vivant, le Dharma qui n’a pas besoin de mots. Quand vous pratiquez la pleine conscience en respirant ou en marchant, vous devenez vous-même le Dharma vivant. Quand nous vous regardons, nous voyons le Dharma. Et si vous enseignez, vous n’enseignez pas avec votre bouche, mais vous enseignez avec votre corps, votre respiration, vos pas. Aussi le Dharma vivant est quelque chose de réel, non pas quelque chose d’abstrait. Vous pouvez vous permettre d’avoir le Dharma présent à n’importe quel moment, disponible vingt quatre heures sur vingt quatre, si vous tenez à le toucher. Dharma est ma respiration, protégeant mon corps et mon cœur. Parce que la respiration consciente aide la pleine conscience à rester vivante. L’énergie de la pleine conscience est une énergie de protection.

Nous savons que l’énergie de la Pleine Conscience que nous générons peut nous protéger, mais la Pleine Conscience générée par une Sangha…Imaginez un millier, deux milliers, trois milliers de personnes, pratiquant la méditation marchée et appréciant chaque pas qu’ils font. Beaucoup d’énergie est née de genre de pratique collective. J’organise habituellement un jour de pleine conscience dans un centre de pratique appelé Spirit Rock dans le nord de la Californie, et nous avons habituellement 2500 ou 3000 personnes faisant de la marche méditative ou de la méditation assise, tous ensemble. L’énergie collective de la Pleine Conscience est merveilleuse, puissante. S’il vous arrive d’être dans cette foule, et si vous vous ouvrez à cette énergie afin qu’elle pénètre en vous, vous pouvez obtenir la guérison, la transformation. C’est pourquoi l’énergie de la pleine conscience, qu’elle soit individuelle ou collective, est le Bouddha qui vous protège. Nous devrions pratiquer dans le but de toucher le Bouddha et le Dharma plusieurs fois par jour, dans nos vies quotidiennes. La Sangha est aussi propice.

En premier lieu les cinq skandhas qui sont en nous – la forme, les sensations, les perceptions, les formations mentales, et la conscience, les cinq skandhas peuvent être en dysharmonie les uns par rapport aux autres, quand nous ne pratiquons pas. Les maladies, les affections, naissent quand les cinq éléments sont en contradiction, en dysharmonie. Mais quand nous commençons à pratiquer l’énergie de la respiration en peine conscience, l’énergie de la pleine conscience générée de la pratique de la respiration consciente commence à réorganiser les cinq éléments. Les cinq éléments commencent par se réunir et travaillent en harmonie, et cela est une Sangha, une Sangha intérieure. Sangha veut dire harmonie, une communauté qui vit en harmonie. Aussi quand nous regardons à l’intérieur de nous, nous pouvons reconnaître les cinq éléments de notre personne. L’aspect physique est la forme, et ensuite il y a les sensations , les perceptions, les formations mentales, et la conscience. Sous la supervision et l’orientation donnée par la respiration consciente, les cinq éléments commencent à se réunir et à travailler en harmonie. Votre territoire commencent à être surveillé par la pleine conscience; vous avez un magnifique refuge. Dans les moments difficiles, vous devriez être à même de demeurer en sécurité dans ce genre d’île. Rendez-là disponible, apprenez à profiter et à utiliser cette île qui est en vous. C’est la recommandation faite par le Bouddha quand il avait quatre vingts ans.

Imaginez qu’il y ait une tempête – vous n’y prêtez pas attention car votre maison est solide. Vous fermez toutes les portes et fenêtres, et alors que le vent souffle violemment dehors, et qu’il pleut et tonne, vous vous sentez en sécurité à l’intérieur de votre maison. L’île intérieure est ainsi.

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