Extrait du livre « Prendre soin de l’enfant intérieur – Faire la paix avec soi » de Thich Nhat Hanh
Dans le chapitre : « Guérir l’enfant intérieur »
ÉCOUTER L’ENFANT INTÉRIEUR
Pour bien prendre soin de nous-mêmes, il est important que nous revenions à l’enfant blessé qui vit encore en nous, afin de veiller attentivement sur lui. Cette pratique du retour à l’enfant blessé doit être quotidienne. Nous revenons à lui et l’accueillons tendrement dans nos bras comme un grand frère ou une grande sœur.
Nous devons l’écouter. Il est en nous, ici et maintenant, et nous pouvons le guérir dès à présent. « Mon cher petit enfant blessé, je suis là pour toi, prêt(e) à l’écouter. Je t’en prie, fais-moi part de toute ta souffrance, de toute to douleur, je suis là pour toi, je t’écoute vraiment.» Nous devons étreindre cet enfant et, si nécessaire, nous pouvons pleurer avec lui, même durant notre méditation assise. Nous pouvons aussi aller en forêt pour pratiquer. Si nous savons comment revenir à l’enfant blessé, et l’écouter ainsi chaque jour, cinq à dix minutes, la guérison aura lieu.
Plusieurs parmi nous ont déjà pu appliquer cette pratique et, par leur régularité, ressentir un réel apaise ment, jusqu’à obtenir une véritable transformation. Si nous maintenons bien cette pratique, notre relation aux autres sera meilleure et plus souple, nous ressentirons plus de paix et davantage d’amour en nous.
PARLER À L’ENFANT INTÉRIEUR
Nous ne sommes pas totalement différents de notre enfant intérieur, nous ne formons pas deux entités totalement distinctes, mais nous ne sommes pas véritablement un non plus. L’un influence l’autre. A présent, nous sommes adultes et nous pouvons pratiquer pleine conscience, invitant le petit qui vit en nous à nous rejoindre dans la pratique. Cet enfant existe bel et bien, au même titre que l’adulte que nous sommes aujourd’hui. C’est comme le grain de maïs qui est la encore présent dans le plant. Il est pleinement là, aujourd’hui, et ce n’est pas juste quelque chose qui au passé. Ainsi, dès que le plant de maïs a conscience d’être uni au grain, leur conversation devient appartient possible. En revanche, il est essentiel d’être conscient que, si nous avons tendance à revenir sans cesse au passé et à revivre nos souvenirs douloureux, nous replongeons dans le passé avec notre enfant intérieur, expérimentant à nouveau cette peur, cette envie. Cela est devenu une habitude qu’il est essentiel d’abandonner car elle ne nous aide pas.
Pour ce faire, nous pouvons dialoguer avec notre enfant intérieur et l’inviter à sortir, à venir faire connaissance avec la vie dans le moment présent. Rester totalement ancré dans le moment présent, ici et maintenant, est une réelle pratique, c’est un entraînement. Tant que je suis totale- ment établi dans l’instant présent, je ne souffre pas des traumatismes du passé, et je prends ainsi pleinement conscience de toutes les merveilles disponibles pour moi, de toutes les conditions favorables qui sont à ma disposition, ici et maintenant. La véritable pratique consiste dès lors à prendre la main de l’enfant et à jouer avec lui, pour rentrer plus profondément en relation avec toutes ces merveilles du présent. Bien sûr, comme notre tendance naturelle nous pousse tous à retourner vers le passé, il nous arrivera d’avoir besoin d’aide; nous n’hésiterons pas alors à chercher le soutien d’une personne en qui nous avons confiance.
Tous nos désirs sont issus de notre besoin initial d’être en sécurité. Aujourd’hui encore, le petit enfant en nous reste inquiet, apeuré. Et pourtant, l’instant présent ne comporte aucun n’avons pas de problème dans le moment présent, cela problème, aucune menace. Donc, si nous veut dire qu’en réalité nous n’avons pas de problème du tout. Pourquoi donc continuer à cultiver nos peurs et inquiétudes? Communiquons donc cette sagesse à l’enfant qui demeure en nous, et disons-lui bien qu’il n’a plus aucune raison de s’inquiéter.