Méditation guidée
J’inspire, je sais que j’inspire.
J’expire, je sais que j’expire.
Inspire, expire
J’inspire, ma respiration devient plus profonde.
J’expire, je sens la détente m’envahir.
Respiration profonde – détente
J’inspire, mon corps se calme avec la respiration.
J’expire, j’observe l’agitation de mes pensées. Je reste stable
Calme de la respiration – agitation de mes pensées, stabilité.
J’inspire, je sais que les conditions actuelles me permettent de vivre pleinement et en paix
J’expire, j’observe pourtant que je rencontre des difficultés à toucher la paix et à être sensible aux merveilles de la vie.
Vivre pleinement, difficulté à toucher la paix
J’inspire, je sais que je peux face à ma souffrance et trouver le chemin du bien-être. Je sais que la pratique peut m’y aider.
J’expire, je sais que je dois reconnaître ma souffrance pour trouver le chemin de la sortie
Faire face à la souffrance, reconnaître ma souffrance
J’inspire, je prends conscience que je crée moi-même les obstacles à mon bonheur. Je sais que je suis empêtré dans mes projets, mon travail, mon rythme de vie et n’arrive pas à lâcher-prise.
J’expire, je sais que je dois avoir le courage de lâcher-prise.
Obstacle à mon bonheur, lâcher-prise.
J’inspire-J’expire. Le lâcher-prise me libérera de mes attachements.
J’inspire-j’expire, je prends conscience que l’arrêt, la vision profonde et la méditation sont de précieux alliés et me permettront à ma transformation.
Arrêt, vision profonde, méditation
J’inspire, je pratique le lâcher-prise. Je deviens observateur de mes agitations, de mon stress, de mes attachements. Je prends de la distance. Je me sens calme. Je souris.
Lâcher-prise, distance, calme, sourire
Enseignement
Lecture issue du Livre L’art de vivre.
LE LÂCHER-PRISE : TRANSFORMATION ET GUÉRISON
Lorsque nous connaissons l’art de souffrir, nous souffrons beaucoup moins. Nous sommes capables d’utiliser la boue de notre souffrance pour faire pousser les lotus de l’amour et de la compréhension.
Vivre notre vie pleinement et profondément demande du courage. Si nous ne pouvons pas être heureux ici et maintenant, il faut nous demander pourquoi. Si nous avons des difficultés à toucher la paix et les merveilles du cosmos dans notre vie quotidienne, il doit y avoir quelque chose qui nous en empêche. Nous devons trouver ce que c’est. Qu’est-ce qui nous alourdit ou qui nous entraîne loin du moment présent ? L’art de vivre heureux est aussi l’art de transformer nos afflictions. Si nous voulons être heureux, nous devons identifier ce qui nous empêche de connaître le bonheur. Le chemin du bien-être consiste à sortir du mal-être. Parfois, nous souffrons, mais nous n’osons même pas le reconnaître, sans parler de l’admettre devant les autres. Et, pourtant, ce n’est qu’en faisant face à notre souffrance que nous pouvons trouver le chemin de la sortie, le chemin du bien-être.
Un méditant est à la fois un artiste et un guerrier.
Nous devons utiliser notre créativité et notre courage pour trancher ce qui retient d’être heureux ou d’être libre. C’est comme si nous étions englués. Peut-être nous engluons-nous nous-mêmes ou engluons-nous les autres. Peut-être traversons-nous la vie en portant le message : « Engluez-moi, s’il vous plaît ! » Il nous faut à la fois la vision profonde née de la méditation et le courage du guerrier pour trancher les obstacles sur notre chemin et les cordes qui nous empêtrent. Comme l’a dit Maître Tang Hoi, premier maître zen du Vietnam et de la Chine : « Lâcher prise est l’action des héros. »
SE DÉSENGLUER
Nous sommes peut-être englués dans nos projets, notre travail et notre rythme de vie effréné. Nous sommes peut-être piégés par l’avidité ou l’agitation, ou encore bloqués dans nos regrets, la colère ou la peur. Nous passons peut-être toute notre vie englués dans les liens de la colère et de la peur ou plombés par une rancune dont nous ne pouvons nous défaire. Une relation avec l’un de nos proches peut être envahie, enfouie sous les mauvaises herbes des malentendus. Ou peut-être sommes-nous piégés dans la recherche d’un statut, de l’argent ou des plaisirs sensuels. Toutes ces choses nous empêchent de toucher le bonheur, la paix et la liberté qui sont disponibles ici, à chaque instant.
Pour nous désengluer, nous avons besoin de courage et de détermination. Il faut du courage pour opter pour une nouvelle activité professionnelle qui soit plus en accord avec nos valeurs profondes et nos aspirations. Il faut de la détermination pour ne pas se laisser emporter par des projets qui nous stressent et nous épuisent, nous amenant à nous négliger ainsi que nos bien-aimés. Cela demande du courage de nous asseoir avec notre partenaire, nos amis et les membres de la famille pour rétablir une vraie communication.
Chacun d’entre nous doit identifier ses liens pour pouvoir s’en libérer. Nous devons prendre le temps de nous asseoir et de nous demander honnêtement qu’est-ce qui nous englue. Il ne suffit pas de vouloir défaire ces liens, il nous faut d’abord comprendre pourquoi nous nous sommes empêtrés ainsi avant de pouvoir nous en libérer.
Combien de temps vous reste-t-il à vivre ? Qu’est-ce qui est si important que vous le laissiez se mettre entre vous et votre chance de vivre profondément avec bonheur ? Si vous remettez de l’ordre dans vos priorités, vous pourrez vous défaire de l’agitation, de la frustration, de l’anxiété et du ressentiment qui vous encombrent.
Il y a très peu de gens qui soient réellement libres. Nous sommes trop occupés. Même si nous possédons des millions de dollars, même si nous sommes célèbres et puissants, sans liberté intérieure, nous ne pouvons être vraiment heureux. Ce que nous désirons le plus dans ce monde, c’est la liberté.
Chacun d’entre nous a sa propre idée du bonheur. Nous pensons peut-être que notre bonheur nécessite d’avoir un certain travail, une maison, une voiture, ou une personne avec qui partager notre vie. Ou nous pensons parfois que nous devons éliminer ceci ou cela de notre vie, pour pouvoir être heureux. Certains pensent que, si un certain parti politique était au pouvoir, alors nous serions heureux. Mais ce sont juste des idées que nous créons pour nous-mêmes. Si nous lâchons prise de nos idées, nous pouvons nous permettre de toucher le bonheur immédiatement. Notre idée du bonheur est peut-être le seul obstacle entre nous et le bonheur.
LÂCHER PRISE
Vous avez déjà une feuille de papier où vous avez listé toutes les conditions de bonheur que vous avez. Prenez maintenant une autre feuille de papier, trouvez un endroit tranquille où vous asseoir, et faites une liste de tout ce qui vous empêche d’avancer, tout ce dont vous avez besoin de vous défaire, y compris vos idées sur le bonheur. Du simple fait de nommer ce que vous voulez relâcher, vous pouvez vous sentir plus léger. Plus vous lâchez de choses, plus vous ressentez la légèreté et la liberté.
Lâcher prise est une source de joie et de bonheur, mais cela demande du courage. Supposons que vous viviez dans une ville animée et polluée et que vous vouliez partir pour le week-end. Vous dites peut-être que vous voulez partir, mais, d’une manière ou d’une autre, cela ne se fait pas, parce que vous n’arrivez pas à quitter la ville. Vous restez coincé dans la ville et vous ne pouvez jamais contempler les vastes collines et les forêts, la plage et les montagnes, la lune et les étoiles. Mais, un jour, finalement, un ami parvient à vous aider à partir et vous commencez à vous sentir libre dès que vous voyez le vaste horizon, et, tout de suite, vous vous sentez mieux. C’est la joie du lâcher-prise, la joie de laisser derrière vous tout ce qui vous retenait prisonnier.
TRANSFORMER LA SOUFFRANCE
Parfois, l’obstacle à notre bonheur n’est pas quelque chose que nous pouvons trancher ou quitter facilement. Un profond sentiment de regret ou de désespoir s’est installé dans notre cœur, et il nous faut à la fois l’intrépidité du guerrier et l’habileté de l’artiste pour le transformer. Nous pouvons prendre refuge dans notre corps de bouddha, dans notre corps de pratique spirituelle et dans notre corps de communauté pour nous aider à réaliser cette transformation.
En 1954, le Vietnam, mon pays, était divisé entre le Nord et le Sud. La guerre qui faisait rage semblait ne jamais devoir prendre fin. C’est à ce moment que ma mère est décédée. Cette période a été très douloureuse, très difficile pour moi, et je suis tombé dans une profonde dépression. Il n’y avait rien que les médecins pussent faire. Ce n’est que par la pratique de la respiration consciente et de la marche méditative que je suis parvenu à me guérir.
Mon expérience m’a montré que la pratique de la respiration consciente et de la marche méditative peut aider à surmonter la dépression, le désespoir, la colère et la peur. Chaque pas, chaque respiration peut apporter la guérison. Si vous êtes déprimé, essayez de pratiquer la pleine conscience de la respiration et de la marche de tout votre cœur. Même si vous ne le faites que durant une semaine, vous serez capable de transformer votre souffrance et d’expérimenter un soulagement. N’abandonnez pas. Revenez sans cesse à votre respiration et à vos pas. Ayez confiance dans les qualités de non-peur et de persévérance qui sont en vous. Vos graines d’éveil et de compassion vous aideront à traverser cette épreuve.
Lorsque nous vivons une crise personnelle ou que nous souffrons de dépression, nous pouvons penser que la vie même est le problème. Nous pouvons penser que si, d’une certaine façon, nous pouvions nous débarrasser de ce corps, alors nous ne souffririons plus. Nous voulons quitter notre enveloppe charnelle pour aller quelque part où il n’y aurait plus de souffrance. Mais nous avons vu que cela n’est pas possible. La vie et la mort ne sont pas ce qu’elles paraissent. « Être ou ne pas être, telle n’est pas la question ! » Il peut y avoir la naissance et la mort au niveau de la vérité conventionnelle mais, au niveau de la vérité ultime, être ou ne pas être, là n’est plus la question. Les enseignements sur le vide, l’absence de but, l’absence de signe et sur nos huit corps nous montrent que nous sommes bien plus que ce corps. Il n’y a pas de « soi » séparé qui puisse quitter ce corps pour aller dans un lieu de béatitude totale, un lieu exempt de toute souffrance.
La paix, la liberté et le bonheur sont à trouver ici, dans cette vie même, si seulement nous pouvons apprendre l’art de gérer notre souffrance.
Parce que nous avons un corps, parce que nous sommes vivants, nous avons une chance de guérir et de transformer notre souffrance, et nous pouvons toucher le vrai bonheur et les merveilles de la vie. Tout ce que nous pouvons faire pour nous guérir et nous transformer contribue à un plus beau corps de continuation non seulement pour nous, mais aussi pour nos ancêtres.
QUI SOUFFRE ?
Lorsque le désespoir nous submerge, nous avons besoin de pouvoir lâcher l’idée que notre souffrance est la nôtre, que ce corps est nous-mêmes et qu’il nous appartient. La vision profonde de l’inter-être et du « non-soi » peut nous y aider. Ne pas avoir de « soi » séparé ne veut pas dire que nous ne souffrons pas. Lorsque les conditions de la souffrance sont réunies, la souffrance se manifeste. Nous la sentons, nous l’expérimentons. Et lorsque les conditions ne sont plus réunies, la souffrance cesse. La bonne nouvelle, c’est que la souffrance est impermanente. Il n’y a pas besoin d’avoir une entité séparée qui souffre.
En fait, lorsque notre souffrance est très importante, nous pouvons être sûrs qu’elle n’appartient pas qu’à nous. Elle peut nous avoir été transmise par nos parents, nos grands-parents ou arrière-grands-parents. Peut-être n’ont-ils jamais eu la chance d’apprendre à transformer leur douleur et leur souffrance, et cette souffrance a été transmise de génération en génération. Vous êtes peut-être la première personne dans votre famille à rencontrer des enseignements et des pratiques qui vous aident à reconnaître cette souffrance et à en prendre soin.
Lorsque nous sommes capables de transformer notre souffrance, nous le faisons non seulement pour nous-mêmes, mais aussi pour tous nos ancêtres et nos descendants.
Savoir que vous faites cela avec eux et pour eux peut vous donner le courage et la force dont vous avez besoin pour surmonter les passages les plus difficiles. Nous savons que nous cultivons un bon corps de continuation pour l’avenir. Notre corps n’est pas seulement notre propriété individuelle ; il est collectif. C’est le corps de nos ancêtres. Dans notre corps, nous avons notre mère, notre père, notre nation, notre peuple, notre culture et tout le cosmos. Si nous sommes submergés par le désespoir, nous pouvons penser que le fait de détruire notre corps pourrait nous soulager. Mais la vision de l’inter-être nous montre que détruire notre corps reviendrait à tuer notre père, notre mère et nos ancêtres en nous. Il est possible de laisser cette souffrance, qui n’est pas que la nôtre, passer à travers le corps. Elle est impermanente. Petit à petit, grâce à la non-peur et à la persévérance, elle peut être transformée.