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Vesak en Sangha

Courriel envoyé par les Gardien.ne.s de la Terre à l’occasion de Vesak 2022

Nous avons traduit pour vous ce message de 2013, publié par le site anglophone du Village des Pruniers. Thay nous y invite à vivre Vesak comme un merveilleux rappel de l’importance du dharma comme chemin de pratique, plutôt que comme simple dévotion.

 « La reine Mahamaya eut un accouchement très facile quand elle donna naissance à Siddhartha. En route vers la maison de ses parents pour accoucher, elle et son entourage s’étaient arrêtés pour se reposer dans le jardin Lumbini. En se promenant dans le jardin, elle sentît venir le moment de la délivrance. Elle s’accrocha à une branche de l’arbre Aśoka et, debout, donna naissance au prince Siddhartha. Ses serviteurs les plus proches reçurent promptement le bébé et l’accueillirent avec tous les soins nécessaires. Après avoir donné naissance à Siddhartha, la reine Mahamaya retourna à Kapilavastu. Certains serviteurs avaient été renvoyés à la maison avant elle, pour informer les familles maternelles et paternelles de la bonne nouvelle.Quand Yasodhara donna à sont tour naissance à Rahula, le fils de Siddhartha, elle rencontra au contraire beaucoup de difficultés. Le travail avait été long. On avait craint à plusieurs reprises que la mère et le fils ne puissent traverser ces moments extrêmement difficiles. La famille royale, y compris Siddhartha, était très inquiète. L’énergie collective d’anxiété était si grande qu’elle se répandît dans tout le palais. Heureusement, Yasodhara donna finalement naissance à Rahula. Nous pouvons voir que, pendant la grossesse de Yasodhara, Siddhartha était perturbé et ressentait beaucoup d’anxiété. Il ne lui était pas possible d’être heureux dans le moment présent. Faisant lui-même l’expérience de la souffrance, témoin de la souffrance de la famille royale ainsi que de celle du peuple de son pays, Siddhartha était incapable de jouir de toutes les conditions favorables de cette vie luxueuse et confortable qui était la sienne. Yasodhara était consciente des afflictions de Siddhartha, mais elle ne savait comment l’aider. La souffrance dans le cœur de Siddhartha avait également pénétré Yasodhara, ainsi que le bébé, Rahula. C’est en partie pour cette raison que l’accouchement fut difficile.Cette épreuve de l’accouchement contribua en quelque sorte à la décision de Siddhartha de quitter la maison à la recherche de son chemin spirituel. Yasodhara comprît et accepta cela. Heureusement pour nous tous, Siddhartha réussît. Son succès fut également un grand succès pour l’humanité. Lorsque Neil Armstrong fît son premier pas sur la lune, il déclara que c’était un grand pas pour l’humanité, dans le domaine de la science et de la technologie. De même, Siddhartha réussît pour nous tous. Il trouva un moyen de nous aider à embrasser notre souffrance, à générer la paix et le bonheur dans notre vie quotidienne, à surmonter notre attachement à la renommée, à la richesse, à la puissance et aux plaisirs sensuels ; il nous permît enfin de toucher la nature de non-naissance et de non-mort de toute existence.

Aujourd’hui, nous célébrons la manifestation de Siddhartha sur cette planète. Cependant, la plupart d’entre nous ne vénère Siddhartha que comme une puissance sacrée suprême qui aurait la capacité de nous bénir et de nous protéger du danger. Peu de gens sont capables de suivre le chemin qu’il a parcouru, de prendre soin de la souffrance, de générer du bonheur, de rétablir la communication et de toucher le Nirvana, dans le moment présent. Notre bouddhisme d’aujourd’hui est surtout un bouddhisme de la dévotion. Ce que le Bouddha nous a conseillé de laisser aller – comme la gloire ou les plaisirs sensuels — nous lui demandons maintenant de nous l’accorder.Pratiquer la pleine conscience, la concentration et la vision profonde, suivre le Noble Chemin Octuple comme chemin du bonheur dans le moment présent, c’est une voie qui concerne une très petite partie du bouddhisme tel qu’il est pratiqué aujourd’hui. Nous n’avons pas hérité des parts les plus précieuses de l’héritage spirituel que Siddhartha nous a laissé. Notre bouddhisme s’est corrompu avec le temps et a perdu sa capacité à jouer le rôle qui était le sien à l’origine. Nous devons mettre tout notre cœur à renouveler le bouddhisme, afin qu’il puisse continuer à jouer son rôle en générant la paix pour les individus, les familles, les pays et les sociétés. En pratiquant seulement un bouddhisme dévotionnel, en nous contentant d’incliner nos têtes au milieu des encens, nous ne pouvons pas faire cela — et nous ne serons pas dignes d’être appelés les descendants du Bouddha : Celui qui a Transcendé la Souffrance. »

lien vers la version en anglais : https://plumvillage.org/articles/blog/vesak-message-2013/

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